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La Fédération anarchiste

Laurent Fouillard

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Qu’un camarade de la revue Réfractions me demande de présenter, et à titre personnel, la Fédération anarchiste et que j’y réponde aussitôt positivement sans en référer à une quelconque instance, met en relief un aspect essentiel de cette fédération : l’autonomie des groupes et des personnes. Cette autonomie permet donc la mise en œuvre d’un projet, d’une mobilisation, par un ou plusieurs groupes et avec le soutien des outils dont dispose la FA (le Monde libertaire, Radio libertaire). Que d’autres groupes soient réservés et même critiques sur l’opportunité de l’initiative prise ne peut être un obstacle à la réalisation de celle-ci. Il ne saurait donc y avoir un barrage, une opposition, au motif, par exemple, d’une majorité non requise. Cette conception ne s’oppose évidemment pas à la mise en chantier de projets ou de campagnes dites fédérales, c’est-à-dire reposant sur l’acceptation unanime des membres de la FA. Il n’existe pas à la Fédération de ligne politique, mais seulement la reconnaissance et l’expression de diverses tendances de l’anarchisme. Cette conception de l’organisation appellera des critiques : manque de cohésion, inefficacité... Mais que dire d’une cohésion qui se fait dans la soumission à une majorité ? Que dire de l’efficacité, cette valeur libérale bien de notre époque ? Mon adhésion à la FA repose sur la nécessité de l’association certes, mais aussi sur le désir de conjuguer liberté individuelle et force collective.
Pragmatiquement, la FA est le lieu où je pense le mieux pouvoir mettre en œuvre ce désir. L’organisation ainsi définie n’échappe pas à certaines réalités : possibles dérives bureaucratiques, attitudes autoritaires, tentation de pouvoir... Mais c’est dans cette conception de l’organisation, à travers un conflit naturel et permanent, que l’on peut affronter réellement ce qui définit une organisation anarchiste (et aussi une société libre à laquelle nous aspirons) : la dynamique de l’association et la liberté de l’individu, avec les contradictions que cela suppose parfois.
L’adhésion à la Fédération anarchiste se fait autour de l’acceptation de principes (voir ci-contre) librement acceptés et pouvant être remis en cause, modifiés, complétés, lors des congrès et à l’unanimité. Dans le cadre du respect de ce pacte associatif, la volonté individuelle, la libre entente, le fédéralisme permettent aux groupes, aux individus d’impulser les actions et les réalisations de leur choix.
« Nous, anarchistes, réunis à la Fédération anarchiste, sommes conscients de la nécessité de l’organisation spécifique. Nous propageons nos idées et voulons réaliser une révolution radicale et globale, à la fois économique et sociale, afin que soient détruites les sociétés fondées sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de distribution, toutes les exploitations, l’ignorance et la misère ainsi que les rapports d’autorité... »
Ainsi sont introduits les principes de base de la FA. J’en ai fait la lecture à
l’âge de 17 ans, il y a bien longtemps. Et, de bonheurs en déceptions, rien, à ce jour, ne m’a fait renoncer à la nécessité de l’organisation et à son objectif : la transformation radicale de ce monde, l’avènement d’une société libre.
Laurent Fouillard

Principes de base de la Fédération anarchiste
(extraits)

L’action de la FA est basée avant tout sur la défense des exploités et sur leurs revendications révolutionnaires ; mais sans que soit perdu de vue le fait que ce sont à la fois les classes et les positions d’esprit qui s’opposent à l’anarchie.
Cette action est menée sur tous les plans de l’activité humaine, selon les vues et les moyens de chaque
tendance.
Pour cette raison, la FA reconnaît :
1. La possibilité et la nécessité de l’existence de toutes les tendances libertaires au sein de l’organisation.
2. L’autonomie de chaque groupe.
3. La responsabilité personnelle et non collective.
4. L’organe du mouvement, le Monde libertaire, ne peut être l’organe d’une seule tendance ; celles-ci ont donc toute possibilité d’éditer des organes particuliers, avec l’assurance que l’organe du mouvement leur accordera toute publicité, ainsi d’ailleurs qu’à toute activité s’exerçant dans le cadre de la culture, de la recherche, de l’action ou de la propagande anarchiste.
5. Des relations cordiales, compréhensives, avec les mouvements allant dans le sens anarchiste sur un point particulier.
6. La révocabilité des secrétaires et mandatés.
Enfin, lorsqu’une tendance engage une action, dès que cette action n’est pas contraire aux idées de base de l’anarchisme, les autres tendances, si elles ne sont pas d’accord pour participer à cette action, observent à son égard une abstention amicale. La critique de cette action demeure libre après l’événement.
Les groupes ont la faculté de se donner l’orientation de leur choix. Ils ont naturellement la possibilité de cumuler plusieurs tendances ou de ne se reconnaître d’aucune.