Le droit

Jean-Jacques Gandini

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« Pour faire la révolution, il est indispensable que le peuple ait un idéal commun, né des profondeurs de l’instinct populaire et formé historiquement ; nourri, développé, éclairé par toute une série d’événements significatifs, d’expériences amères et dures ; il est nécessaire qu’il ait une idée générale de son bon droit et une foi profonde, passionnée, voire religieuse, en ce droit. »
Bakounine, État et Anarchie


Dans sa formulation classique, le droit est une règle de vie imposée par la société organisée aux individus en vue de la réalisation du bien commun. Ou encore un instrument social destiné à jouer un rôle régulateur dans la société en vue d’harmoniser autant que possible les relations des individus entre eux, des individus et des groupes, et plus généralement de la collectivité comme telle. En introduisant des règles valables pour tout le monde, le droit nous délivrerait de l’incohérence oppressive des arbitraires individuels, fonctionnant comme un instrument de stabilité de la société.
Mais au profit de qui ? Un rapide survol historique nous fait apparaître le droit comme l’expression et la forme par lesquelles l’État et les autres systèmes de pouvoir se sont organisés et exprimés. Partie prenante de l’idéologie et de la pratique de la domination, il a généralement été considéré comme un simple instrument au service des classes dominantes sur fond d’autorité et de hiérarchie. On parle beaucoup actuellement d’« État de droit ». Mais notre société démocratique, basée sur le primat de la majorité acquise dans le cadre du
suffrage universel, émanation d’une pseudo-volonté générale, sous-tend un ordre politique qui se constitue sur le droit des uns à gouverner les autres, légitimant et perpétuant l’injustice sous le masque de la loi égalitaire :
« La loi est la même pour tous ; elle interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts. »
Anatole France
En outre sa complexité croissante fait du droit un domaine réservé aux « spécialistes », seuls capables de l’expliciter... dans l’intérêt de ceux qui les emploient. Le droit en vient donc à fonctionner comme une vis sans fin, fondé en outre sur des catégories et des instances telles que l’obligation, la culpabilité, la coercition, la peine et l’interdiction qui sont rejetées en grande partie, voire en totalité par les anarchistes.
En effet, pour ces derniers la finalité est tout autre : il s’agit du bonheur entendu comme l’activité théorique et pratique la plus conforme à l’intelligence qui fonde l’essence de l’homme. L’éducation aidant, le droit se résumera alors à un ensemble de règles de conduites purement fonctionnelles, élaborées et proposées par décision collective et librement acceptées, basées sur les principes effectifs et conjugués de liberté, d’égalité et de solidarité.
Mais pourquoi ne pas aller encore plus loin en prônant le dépérissement du droit au profit de la volonté commune afin de « créer une société dans laquelle des êtres humains autonomes pourront collectivement se gouverner dans l’autonomie » ? (Cornelius Castoriadis)
Jean-Jacques Gandini