Ce n’est pas parce qu’une solution est adoptée à l’unanimité qu’elle n’est pas pernicieuse, surtout s’il s’agit d’un problème spécieux mettant en cause deux parties, et que ladite unanimité est unilatérale : dans ce cas, elle semble même indice à priori que les dés étaient pipés ou les cartes biseautées.
Voyons comment, à partir d’une feuille d’information du 27 Mai 1968, émanant d’une assemblée des Enseignants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Strasbourg". Chacun sait que cette Assemblée se voit l’objet depuis quelque temps des stimuli spécifiques, et qu’après beaucoup d’atermoiement, elle se décide à livrer une réponse non moins spécifique ; on lui avait dit "flics" elle répond "chercheurs" ; une analyse rapide de cette réponse suffira à montrer comment se recoupent dans (enseignant les deux substantifs. cités, et quelques autres. En d’autres fermés, dans un texte exposant "une position"... à (égard de la recherche se loxe et se dissimule une revendication d’autorité de droit divin.
Oublions d’abord que le forgeron n’éprouve ce besoin d’exposer sa "position" à (égard de la forge, que quand il n’y est pas, et venons en su texte
"La fonction propre de (Université réside dans l’association intime de l’enseignement et de la recherche".
Il n’y a que des éléments extérieurs et distincts l’un de (autre pour se rapprocher, s’assembler en une association ; (université a besoin de poser comme extérieurs ou étrangers l’un à (autre (enseignement et la recherche, pour pouvoir assurer sa "fonction propre" qui est de conférer un caractère intime (plus ou moins) à leur association.
"Chaque universitaire est à la fois un enseignant et un chercheur".
On trouve ici
– a) la vieille idée qu’un enseigné n’est pas un universitaire
– b) l’idée explicitée que l’enseigné n’a pas à se mêler de recherche
– c) l’idée implicite qu’un enseigné ne peut que consommer, digérer pour excréter le jour venu ce que (enseignant est censé avoir "recherché" pour lui.
On verra bientôt à quel point la recherche et l’expression et l’assimilation du savoir sont une seule et même expansion à laquelle tous peuvent oeuvrer (au sens
ont le droit et l’aptitude), et dont tous peuvent jouir.
Pour l’instant,
1) du point de vue des enseignants : Leur université se pose comme l’expression de leur privilège exclusif à s’ébattre dans la connaissance fraîche et à en jouir ; jouissance perverse puisqu’ils ont encore besoin de le faire sous le regard des enseignés, ce qui introduit un rapport exhibitionniste, voyeur (le statut de "voyeur" de (enseigné qui est une autre formulation de sa pseudo fonction, et le statut "exhibitionniste de l’enseignant, de sa fonction).
2) Du point de vue des enseignés : l’université DONT ILS NE SONT PAS les limite à un rôle de consommateurs des connaissances mâchées par les autres ; mais là aussi tout (= al tradition) semble en place pour réintroduire, inversé, un rapport exhibitionniste/ voyeur, dans la mesure ou les enseignés finissent par croire qu’ils ne pourraient consommer ailleurs que sous le regard de leurs "voyeurs", sous leur censure annuelle et sous leur contrôle permanent. Mais il y a un leurre où l’on retrouve la pseudo fonction : c’est que le rapport n’est plus le même, mais rapport d’enclume à marteau.
La "recherche" est le plus gros et le plus futile prétexte allégué par l’enseignant pour camoufler et justifier son autorité de droit divin sur (enseigné ; mais elle en est du même coup le meilleur "révélateur". A partir d’un certain degré de révélation, les choses ne se prêtent plus guère qu’à la contemplation : après le rapport d’autorité,de professeur à étudiant et avant le rapport spontané d’universitaire à universitaire, s’intercalera peut-être un rapport esthétique d’étudiant à professeur : "L’assemblée des enseignants réunie EN PRÉSENCE DE PLUSIEURS ÉTUDIANTS, etc ...).