Epilogue

L’intérêt d’une étude un peu approfondie sur le mouvement coopératif est double. Réfuter un certain nombre d’idées reçues sur le sujet et surtout dégager le mythe autogestionnaire de sa gangue idéaliste et réformiste.

Il ne nous a pas été possible de traiter la profondeur de tous les aspects du mouvement coopératif, aussi nous mettrons en annexe des textes très souvent empruntés à l’économiste Paul Lambert dans son livre (le meilleur sur le sujet) la "doctrine coopérative".

Pour clore le sujet, nous citerons Isidore Finance, lors de son intervention au ler congrès des chambres syndicales, intervention qui lui valut d’ailleurs son exclusion du dit congrès. (1876)

"Aussi, ce serait au moyen de l’épargne réalisée sur un maigre salaire que le prolétariat des villes et des campagnes pourrait faire passer entre ses mains la propriété du sol, des matières premières et de l’outillage industriel et contrebalancer l’influence du capital accumulé depuis des siècles ! Combien de siècles à son tour, lui faudra-t-il pour toucher au but ? On s’abstient de le lui dire. Si c’est là ce qu’on appelle être pratique, qu’appelle-t-on utopie alors ? ... La coopération sacrifie forcément l’indépendance individuelle et le loisir nécessaire à l’acquisition de l’instruction, à un espoir de bénéfice matériel, que sa nature commerciale rend incertain, elle tend à enlever au prolétariat ses aspirations généreuses pour lui donner les préoccupations de 1a bourgeoisie mercantile et égoïste ; par conséquent, la coopération est le grand obstacle à cette régénération intellectuelle et morale,qui, de l’aveu même des coopérateurs, devrait précéder l’amélioration matérielle des travailleurs"...